Cf. Preuve de Dieu selon Descartes.
Réflexion formelle=pas seulement intellection verbale, puisque par exemple compter sur ses doigts (mode de représentation=action +vision ) est de la réflexion formelle. Mode de représentation formel=mode qui permet une réflexion sur la représentation (exemple : a priori la vue n'est pas un mode de représentation formel mais quand on compte en dessinant des bâtons, c'en est un). Mode de représentation =soit destiné à communiquer avec l'extérieur (sens, action, qui restent des modes de représentation cf. infra), soit formel (langage), les 2 peuvent coexister ; sinon inutilité ? Ainsi soit concept-mode-monde, soit concept-mode-concept, soit les 2 possibles (exemple langage, lié à l'extérieur mais aussi au concept -> souvent confusion et impression qu'inexistence du concept ou que concept=mode de représentation du langage).
Pensée d'un objet X dont les attributs sont A, B, C..., existence, D... Je ne peux pas concevoir que X n'existe pas sans me contredire. Je ne peux concevoir que le fait que X'={A,B,C...} sans nécessairement l'existence a priori n'existe pas (exemple, en géométrie euclidienne, considérer l'objet possédant les propriétés suivantes : 1) c'est un triangle 2) il existe [càd il a une représentation en géométrie euclidienne] 3) la somme de ses angles ne vaut pas 180°).
En mathématiques, on espère en général que l'objet qu'on définit existe. Mais la preuve se fait toujours par exhibition ou par l'absurde, ou bien par l'introduction d'un nouvel axiome (comme l'existence de l'ensemble vide en théorie des ensembles)., auquel cas on se retrouve dans ce cas de figure : un des axiomes pose l'existence d'un objet satisfaisant les autres, et pourtant on n'en déduit pas que le système formé par les autres axiomes est cohérent du fait de l'existence d'un objet les satisfaisant
Autre confusion : souvent application d'une implication générique "quel que soit x, P (x) -> x existe" à un objet particulier A défini comme possédant P (A), d'où la conclusion qu'il existe un A vérifiant P (A) ; mais supposition d'existence implicite de A lors de la substitution de A à la variable muette x dans la formule (qui ne s'applique évidemment qu'aux objets existants). En mathématiques, on aurait la phrase : "soit A, s'il existe, un objet vérifiant P (A) " ; ou bien "Soit A vérifiant P (A) (on sait qu'il en existe grâce à tel théorème)." Sinon, on ne prouve que le fait que l'existence d'un A vérifiant P (A) entraîne son existence (car cette existence permet d'appliquer la formule), ce qui est trivial mais n'amène rien.
Je peux par contre concevoir que X est incohérent (alors je ne peux plus concevoir X lui-même) d'après des propriétés A,B,C... impossibles (ou simplement car j'ai inspecté l'ensemble des choses existantes et je n'ai pas trouvé X, en acte ou potentiellement : l'existence est un attribut et peut être démentie comme les autres) ; on supposera par la suite que c'est le cas. Ceci ne fait qu'ajouter une incohérence de plus à X : l'inconsistance de X justifie l'inconsistance de la pensée (donc la nécessité de recourir à un formalisme sinon tout objet inconsistant entraînerait le discrédit du locuteur même en cas d'affirmation formelle) puisque le mot ou le concept "X" est lui-même déjà incohérent.
X est alors concevable formellement par sa définition (ses attributs, ses propriétés énoncés en acte ou en puissance), mais pas conceptuellement ou "clairement et distinctement" car inconsistant.
Je ne peux pas concevoir que X n'existe pas ; mais je ne peux déjà pas concevoir X ; donc cette impossibilité ne résulte pas de l'attribution de la non-existence à X mais de X lui-même (donc l'attribution de la non-existence n'est pas une chose).
Ici le raisonnement : je ne peux pas penser que X n'existe pas -> X existe utilise le tiers-exclu, et suppose donc la cohérence de X (un raisonnement sur un objet incohérent est à la fois toujours vrai et toujours faux donc ne devrait pas être mené), donc aussi son existence et ce raisonnement part donc de la conclusion. (Mais tant que pas d'incohérence trouvée dans un objet, intérêt de supposer sa cohérence [si but=élaboration d'une théorie] -> intérêt à croire X tant que pas d'incohérence trouvée).
Ainsi on ne peut pas qu'un objet incohérent n'existe pas. A-t-on alors le droit de l'affirmer ? [Mais de toute manière je ne peux pas l'utiliser ; existe-t-il alors ? ] Si on suppose monde physique cohérent, aucun objet incohérent n'existe. (Ici exister=avoir les caractéristiques du monde physique : il est nécessaire, à un moment ou l'autre du raisonnement, de faire appel aux propriétés de l'existence).
Ainsi, nécessité de la réflexion formelle pour juger de l'incohérence (ou d'une conception imparfaite et partielle) [ -> toujours cette nécessité car cohérence jamais prouvable, sauf si objet rencontré dans le monde physique (et encore, nécessité alors de prouver l'adéquation du concept à cet objet, et d'admettre les messages sensibles) ].
Le concept est capable de concevoir un objet incohérent tant qu'il ne connaît pas cette incohérence (conception partielle, idem pour réflexion formelle partielle=pas toutes propriétés explorées [actuellement ou potentiellement]). Une conception partielle volontaire (si suite déjà connue) est en fait formelle.
-> Toute proposition sur un objet incohérent (et connu comme tel) [y compris inexistence] est formelle.
Légitimité de cette réflexion formelle ? (Mode de représentation -> perte d'informations pour mise en valeur d'autres ? Mais justement cette réflexion formelle se limite à des déductions sans inductions car l'induction nécessite toutes les informations. Perte d'informations mais déductions partant des autres toujours valables.) Problème=impossibilité de repasser au concept, sauf concept de non-existence de quelque chose ( -> un mode de représentation, puisqu'il perd des informations, ne peut plus fournir que des relations au moment de repasser au concept, car l'objet lui-même se trouve dénaturé ; cependant le sujet sait qu'il a fourni au mode de représentation le bon concept, et que le mode de représentation agit de manière à ce que la perte d'informations n'aboutisse pas à des conclusions fausses, seulement peut-être à des conclusions incomplètes. Ici on a bien relations et non objets [X+non-existence]. Exception : les sens, qui fournissent les objets premiers [mais l'adéquation des organes sensibles au type d'information recherché évite la perte d'informations, même si les informations d'un sens donné sont forcément limitées (son, image...). Les sens constituent donc bien un mode de représentation, leurs informations n'étant transformées en objets utilisables intellectuellement qu'au niveau du concept (une donnée brute est inutilisable), alors qu'on pourrait croire que les sens fournissent l'objet et que le concept l'interprète puisque cette fois-ci l'objet représenté par les sens n'est pas fourni par le concept ; ceci montre le rôle particulier des sens, et résulte de l'adéquation nécessaire pour la survie entre la réalité et le concept]), dont l'objet est formel. Habituellement toute la réflexion formelle peut être suivie par le concept, y compris ses objets et pas seulement ses relations. Ici cet objet formel est une référence à un ancien concept partiel non recréable car le concept ne peut pas s'empêcher (sauf intervention de l'inconscient, oubli...) de tenir compte de toutes ses informations. Cet objet est forcément formel car il est indéfini pour obtenir la généralité du concept comme relation et pas objet. Généralité =utilisation de relations avec objets indéfinis ( -> formels même si la relation est conçue). Ceci forme une sorte de "concept formel", une relation conçue ayant des objets formels. Ces objets =pas forcément concept partiel mais concept indéfini ( -> généralité) ou mal connu voire inconnu ; ce qui permet de réfléchir sur un tel concept formellement mais aussi conceptuellement (exemple : fournir des avis sur des sujets inconnus, sans réflexion préalable, en utilisant des schèmes de pensée [comme thèse-antithèse-synthèse] a priori).
Ceci=avantage principal des modes de représentation formels sur le concept ? Création de nouveaux concepts à partir d'objets qui ne peuvent pas être conçus ? En plus de la certitude, sécurité (déduction, induction + délicate sauf si beauté formelle) et de la mémoire infaillible (possibilité de s'arrêter et de reprendre en notant le résultat précédent, mais perte d'informations -> la reprise est souvent seulement formelle let l'ancien concept nous échappe, + nécessité de conserver le système de codage du concept en représentation et réciproquement).
A partir du moment où les règles utilisées par le formalisme sont conçues auparavant, ces règles étant des relations, le formalisme permet de revenir à des objets (utilisés formellement) que le concept ne peut plus (pas) produire, en particuliers des anciens concepts partiels. Le repassage au concept se fait par la création d'un concept-relation dont les objets sont formels et utilisent pour que la relation soit maniable le concept de concept partiel ou indéfini (en quelque sorte, concept de 2e degré).