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Concept, sentiments et intellect

Le concept peut inclure ce que certains appellent le coeur, le ressenti.

Maîtrise des concepts -> subordination du coeur à l'intellect ? Non car le langage ne doit pas être dominant, c'est simplement un garant de la cohérence du concept par rapport au monde objectif, suffisant mais pas nécessaire. L'intellect est en fait vraiment représenté par le concept qui réunit ainsi toute la vie psychique de l'être humain.

L'intellect est la partie pouvant être exprimée par le langage (mais cette définition est relative au langage ; ex. champ lexical de l'amour compris uniquement par expérience [mais la logique aussi dépend probablement de l'expérience]). L'intellect verbal est la partie effectivement exprimée (extérieurement ou intérieurement) par le sujet pensant à l'aide du (d'un) langage. Ainsi toute intellection peut, et même doit (si elle est destinée à être partagée), s'exprimer sous forme verbale mais ceci peut n'intervenir qu'ensuite, après son élaboration.

Ainsi on peut retrouver certaines propriétés réservées aux "sentiments", "ressentis", par les concepts (ce qui peut donner lieu, erronément, à penser que les concepts ne sont que des sensations intellectuelles et n'ont aucune existence en tant que réflexion, l'intellection verbale correspondant dans ce cas uniquement à la réflexion consciente) et donc l'intellect.

Même si un sentiment n'est pas ressenti en tant que tel par le sujet utilisant le concept, il est conceptualisé (ce qui est une autre forme de ressenti) et donc peut être traité par l'intellect.

Comme pas de référence absolue autre que les sens et l'expérience, effectivement pour l'intellect verbal le mot est la chose.

Ceci résout le problème de la réflexion de l'inconscient : celui-ci, pour assurer ses fonctions, doit savoir que censurer etc. Une telle réflexion pourrait difficilement être menée par le biais du langage en restant inconsciente. De plus cet inconscient travaille sur les sentiments. Il doit donc pouvoir communiquer directement avec les sentiments, mener une réflexion et cependant être assez subtil pour échapper à la conscience : ce rôle peut parfaitement être rempli par les concepts (qui ne se limitent bien sûr pas à l'inconscient ; mais peut-être justement le concept est-il difficile à percevoir car il est utilisé principalement par l'inconscient et, par défaut d'autre usage, tend à se confondre avec lui ; ainsi des sentiments diffus et refoulés peuvent arriver à l'intellection verbale sous forme de concept, ce qui correspond assez bien à la sensation du sujet dans cette situation).

Schéma récapitulatif

Verbal signifie toute forme de langage orale, écrite ou pensée. "Paroles, écrits" s'applique aussi bien à la flèche action qu'à la flèche sens.

Le message des sens ne parvient pas brut à la réflexion : on n'entend pas des fréquences et des amplitudes de sons, et on ne voit pas un ensemble de points de différentes couleurs. L'information est traitée par des mécanismes automatiques (probablement déterminés génétiquement puisqu'on les retrouve semblables chez tous les individus) qui permettent de transformer et de trier préalablement l'information afin de la rendre utilisable : reconnaissance des formes, des sons etc, transmis sous forme de concept (une forme carrée n'est ni un sentiment ni encore un mot), généralement transmis immédiatement, par habitude, à l'intellect verbal.

L'intellect verbal mène une réflexion formelle, c'est-à-dire traite syntaxiquement, selon des règles respectant la logique ( -> rigueur et sécurité) l'information. Il fournit en particulier la possibilité de nier (indispensable à l'objectivité, cf. falsifiabilité poppérienne, même si la négation est inconsistante : le langage est ainsi indispensable car il permet de créer des objets que l'aire conceptuelle n'accepte pas car inconsistants, et résout ainsi un des problèmes de la falsifiabilité, cf. Tiers-exclu et falsifiabilité) et donne ainsi de nouvelles représentations au concept qui fabrique dans la mesure du possible l'objet correspondant et le réfléchit (l'intellection verbale ne peut réfléchir que formellement, traitement peut-être plus sûr moins aussi potentiellement moins efficace ; seul le résultat final est transformé en concept ; preuve de cette limitation=incompréhension devant une explication verbale, puis "déclic" au moment où les données verbales, qui court-circuitent habituellement [habitude acquise par l'usage] l'aire conceptuelle, l'atteignent ; le traitement formel est cependant indispensable quand une construction du concept associé à la représentation est impossible).

Sentiments réflexes court-circuitent l'aire conceptuelle (trop lent) : peur, plaisirs sensuels etc. De même pour le langage (par habitude et pour rapidité car tâches routinières ne nécessitent pas les concepts, mais un réflexe est insuffisant car souvent réponse verbale aussi nécessaire). Possibilité d'associations, de créations de relations par l'intellect verbal, mais uniquement selon les règles syntaxiques.

Ainsi on voit quand même l'importance du langage, qui arrive à court-circuiter le traitement habituel par son utilisation constante (et pas uniquement par la nécessité d'agir comme pour les réflexes).

Le concept est donc très communément utilisé pour la perception au moment de l'interprétation des données. Exemple pour la perception d'un carré : des photons sans significations frappent la rétine qui transmet à l'aire de traitement préalable, laquelle reconnaît le carré mais est incapable d'y associer le sentiment ou (en l'occurrence) le mot correspondant, travail effectué par le concept.

Toute action non réflexe passe par l'intellect verbal, probablement par habitude mais aussi car plus facile à élaborer (traitement syntaxique du pour et du contre, par exemple). Puis l'effection du mouvement redevient en partie réflexe (comme tout mouvement : réévaluation en temps réel de la direction, de l'intensité, etc, en accord avec les données des sens et donc effectué au niveau de l'aire de traitement de l'information).

Les représentations des mécanismes de sens et d'action sont différentes de celles des sentiments et langage : elles s'apparentent à de l'imagination, d'une image, d'un son pour les sens, mais aussi d'un mouvement (non pas visuellement, l'imagination visualisant le sujet effectuant le mouvement, mais dans le sens d'un mouvement presque ébauché ; cf. la difficulté à penser le son "i" la bouche ouverte, qui marque bien cette liaison : il s'agit d'une impossibilité pour le concept à donner aux mécanismes d'action une représentation de l'action de prononcer "i", une ébauche de cette action si ces mécanismes ne s'y prêtent pas). Mais on peut remarquer qu'il est aussi possible de s'imaginer des sentiments que l'on ressent alors de la même manière qu'un son imaginé par exemple, même si ce phénomène est rare et difficile à obtenir (il est d'ailleurs souvent lié à des sensations telles que musiques, odeurs etc., qui peuvent recréer le sentiment auparavant associé).

La pensée est souvent attachée à un support. Exemple : la bouche ouverte, difficulté de penser le son "i", sauf si on l'entend ou on le voit écrit. Possibilité de penser le concept de i (différent du son, même mentalement). Ces différentes possibilités ou impossibilités sont dues au mode de représentation mis en jeu par le concept : la bouche ouverte, impossibilité de penser "i" car impossibilité d'ébaucher le mouvement=impossibilité de fournir une représentation action, mais par contre possibilité de fournir une représentation son (par les sens) ou une représentation langage (par la lecture ou l'écriture). Possibilité aussi (plus difficile si pas habitude à la pensée conceptuelle) d'une représentation du concept de i directement. Ceci montre que la pensée est souvent attachée, adhérente à une représentation sensitive ou motrice de l'objet (qui peut être réelle ou imaginée), ce que traduisent les flèches "objet" et "représentation" : modes de représentation différents utilisés par le concept, ce dernier fournissant les objets (qui sont les seuls à avoir une réalité pour le sujet, mais qui sont donc subjectifs et distincts des objets du monde extérieur), et les autres domaines en fournissant des représentations plus maniables, mais moins ressenties comme réelles par le sujet (qui les manipule sans les "sentir", comme des élèves de primaire peuvent faire des opérations sans comprendre ce qu'elles représentent).

A noter la liaison directe du langage avec les aires pré-sensitives et pré-motrices. Don langage=hypertrophie par l'usage de la pensée utilisant l'ouïe comme mode de représentation ? Dans ce cas, on pourrait inclure le langage dans l'aire pré-sensitive et le monde extérieur verbal dans le monde extérieur. On constate en effet qu'il présente exactement les mêmes liaisons que cette dernière : objet/représentation avec le concept, même types de liaison avec le monde extérieur verbal que l'aire pré-sensitive avec le monde extérieur. On pourrait de même l'intégrer à l'aire pré-motrice, tout ceci sans avoir à ajouter aucune flèche : le langage apparaît donc comme une hypertrophie par l'usage (peut-être définitivement acquise à l'espèce ensuite, c'est sans importance) de certaines fonctionnalités, jusqu'à constituer un domaine et un mode de représentation indépendant.

Cependant, quand même nouvelle fonctionnalité du langage : la réflexion formelle, qui peut aboutir à une décision, qui est signifiée au concept (ce n'est pas un objet fourni au concept, car il n'y a pas de mode de représentation associé) lequel permet l'exécution (le langage ne communique directement avec l'aire pré-motrice que pour parler et écrire : tout autre mouvement semble selon mon expérience devoir repasser par un concept). Cependant, à y réfléchir, cette caractéristique est aussi présente pour d'autres modes de représentation : quand on compte sur ses doigts ou à l'aide de petites croix dessinées, ou quand on multiplie géométriquement en utilisant un rectangle, on utilise un mode de représentation visuel : on effectue aussi une réflexion formelle. En fait, pour avoir un mode de représentation il suffit de décider d'un modèle (au sens mathématique du terme) de l'objet à représenter. L'homme aurait donc en lui des modèles "pré-inscrits" passant par la possibilité du langage, de la mobilité et des sens. Le mode de représentation s'apparente donc dans ce cas aux règles de génération du modèle. Rien n'empêche qu'un autre mode de représentation, déjà présent mais peu utilisé, surgisse un jour et se distingue, de la même manière que le langage, s'il est efficace.

On peut se demander si la pensée conceptuelle est elle-même un mode de représentation. On peut répondre oui, le mode de représentation fondamental de l'humain (ceci sert de définition au concept et n'est donc pas à démontrer), représentant ce qui serait le monde des Idées. Si l'on n'admet aucune existence physique à ce monde, on doit admettre que le concept est la chose en soi, comme Hegel le disait du langage. Alors, le concept apparaît comme une libération des modes de représentation, mais comme sachant aussi utiliser aux mieux ces derniers lorsque c'est utile (plus efficace, cf. par exemple les opérations sur les doigts, les plus simples et donc au début les plus efficaces, même si on peut supposer que les calculateurs prodiges ne posent pas mentalement leurs opérations et traitent les nombres comme des concepts [je ne suis pas calculateur prodige, mais il m'est arrivé par cette méthode de trouver des résultats remarquablement vite], ou bien la nécessité du langage qui, par la négation formelle de toute proposition, permet l'objectivité, et est aussi à la base de la falsifiabilité poppérienne).

Mais même si pour le sujet le concept est la chose, si l'on veut éviter le relativisme absolu, il convient de remarquer que la nouveauté d'un objet ne vient au départ que du monde extérieur, le concept et le langage créant par association.

Ce schéma ne décrit que la circulation des idées et le rôle que chaque partie peut avoir dans leur élaboration, mais ne donne en aucun cas une explication détaillée de l'élaboration même de ces idées ou sentiments. D'autre part, il ne doit pas être partagé selon conscient/inconscient, cette distinction étant différente de celle considérée ici. Ce schéma doit donc être croisé avec d'autres schémas classiques (comme les topiques de Freud), chaque partie évoquée ici pouvant apparaître à la fois sous une forme consciente ou inconsciente. Ce schéma ne décrit pas non plus la mise en place des structures qu'il comprend, qu'elles soient acquises ou innées (on sait par exemple que l'aire cérébrale associée au langage est la même chez tous les individus, et est donc déterminée génétiquement, tandis que le langage particulier utilisé est évidemment acquis par l'éducation).

De même la mémoire peut se faire sous un mode de représentation quelconque. Le concept stocké en tant que tel est probablement le plus difficile à repérer et à repêcher dans la mémoire (les associations d'idées pouvant le ramener sont parfois très étranges) tandis que par exemple, les mots peuvent être approximés et retrouvés petit à petit par les sons les constituant ou fournis par un interlocuteur prévenant ; mais justement cette intégrité du concept, constituant un tout et un élément fondamental de la pensée, par opposition au mot déformable est un gage qu'une fois le concept retrouvé, il n'a subi que peu de modification (on ne peut se tromper en se rappelant un concept, alors qu'on peut toujours confondre des mots), même si de par le fait qu'il n'a aucune représentation et donc aucun modèle physique, il ne peut être stocké par une mémoire extérieure (l'écriture, le dessin...) et est donc plus subjectif.

Importance des modes de représentation : exemple=bon système de notation en Mathématique, qui peut révéler (par la beauté formelle en particulier) des propriétés très intéressantes.

Sentiments : moyen de faire ressentir physiquement des concepts tels la peur, l'amour etc, qui s'ils restent sous la forme de concepts, ne sont pas appliqués, et n'ont pas de conséquences sur le comportement de l'individu (en changeant ses valeurs intrinsèques, ce que le concept ne permet pas). Ceci=cause de la non-application de théories pourtant comprises (formellement ou même conceptuellement, exemple=convictions politiques) : connaissance n'est pas conviction. Nécessité pour l'évolution car si pas ressenti (peur etc), pas d'action chez un animal non doué de raison (ou un homme soumis aux passions).

Dans l'évolution : probablement modes de représentation antérieurs au concept.

Avantages du concept : rapidité, compréhension véritable, lien entre les différents modes de représentation (qui ne peuvent généralement pas communiquer directement entre eux, sauf réflexes ou cas spécifique de la lecture et de la parole dont les organes effecteurs se sont développés après-coup [preuve l'importance de la représentation motrice de la langue dans le cerveau humain/animaux]). Inconvénients : coupure du corps et de l'extérieur, nécessité d'une raison forte pour être appliqué (cf. sentiments ci-dessus), caractère insaisissable (ne peut être noté puis repris -> nécessité de faire appel à des éléments du champ conceptuel).

Inconscient : le sentiment n'est pas conscient, mais en revanche possibilité du concept ou d'un autre mode de représentation conscient (c'est d'ailleurs le but de la cure psychanalytique : avoir conscience du sentiment [sa représentation conceptuelle ou formelle étant consciente] sous forme de concept, afin d'en avoir une bonne compréhension [une représentation ou un concept formel étant insuffisant : cela correspondrait à un sujet connaissant la théorie psychanalytique mais ne se l'étant pas appliquée] mais sans le ressentir). Peut-être aussi à ce niveau que se trouve la différence entre la connaissance (qui résulte d'une démonstration par exemple) et la véritable conviction.

Formel=ensemble de signes (visuels, auditifs, mentaux...) dont les combinaisons sont régies par des lois. Les signes sont quelconques. Pour une conception formaliste, ces lois sont arbitraires, mais elles reflètent en fait l'organisation du concept sous-jacent qui est à l'origine du système formel et est représenté par lui.

Tout ce qui passe directement des mécanismes de traitement automatique de l'information sensible à une zone de représentation constitue un réflexe. Ainsi, la reconnaissance des lettres lors de la lecture constitue un réflexe, la perception non réflexe consistant à essayer de voir les lettres comme des dessins à analyser, ce que font les enfants avant de savoir lire, et ce que les adultes ne peuvent plus faire facilement. De même la reconnaissance d'un mot à partir des sons le composant.

La création d'un concept peut ête directe, par réflexion sur les informations sensorielles et la mémoire, mais peut aussi répondre à un ensemble de représentations réflexes simultanées et convergentes suffisant à recréer un concept (de même que pour la mémoire, cette voie est plus longue mais plus facile et est donc plus utilisée).

Représentation d'un concept=savoir sans comprendre. Concept=compréhension plus profonde. Concept formel=compréhension générale d'un problème sans en connaître les particularités, les spécificités, qui permet de réfléchir sur des situations nouvelles en appliquant des relations génériques ; permet en général de comprendre les explications d'autrui sur un domaine de connaissance nouveau, mais ne permet généralement pas la création, la découverte.

Dans l'évolution, d'abord apparition des modes de représentation (sens, sensations, sentiments, plus proches de la réalité), puis concept, Puis formalisme.

Un concept peut consister en la cohérence d'un ensemble de représentations formelles (cf. 2e preuve de Dieu selon Descartes ; cf. l'explication de la notation "quatre-vingts" par l'ancien usage de "trois-vingts", "six-vingts", etc).

Le réflexe n'est pas ce dont on ne s'aperçoit pas. Réflexe=ce qui ne met pas en jeu le concept. Vrai réflexe (en biologie) ne met même pas en jeu un mode de représentation. Parallèlement, existence de (ré) actions machinales mettant en jeu un concept, et de l'inconscient psychanalytique (wui n'est pas l'ensemble de tout ce dont on n'est pas conscient : il faut préciément en enlever en particulier les actions machinales et les réflexes)

Le concept est comparable à un mode de représentation d'une réalité (origine interne ou externe), qui est nécessaire neurophysiologiquement (sinon le sujet ne pourrait pas réfléchir sur cette réalité, s'il n'en avait aucune représentation interne) ; il offre les avantages d'une compréhension plus profonde et d'une communication avec tous les autres modes. Ainsi objet/représentation : relation à sens variable. La réalité représentée est phénoménologiquement assimilable au concept qui communique avec toutes les autres manifestations de cette réalité.

La valeur de vérité est indissociable du concept (c'est un sentiment, donc un mode de rerpésentation qui est si simple et naturel qu'il est en communication permanente avec le concept). La négation ou l'affirmation arbitraire ne peut se faire que formellement (c'est un avantage), sans altérer la "conviction profonde". Cependant, possibilité d'incertitude en cas de concept partiel. Si ignorance, c'est que l'objet n'est pas vraiment conceptualisé.

Exemple : l'addition 2 chaises+3 chaises=5 chaises fait appel à des concepts formels de 2 et 3 tandis que 2+3=5 : concepts. Dans le premier cas, 2 et 3 sont des propriétés caractéristiques des ensembles de chaises considérés (donc des relations avec les concepts absolus de 2 et de 3), tandis que dans le 2e cas ce sont des objets en soi (à moins que le formalisme verbal, la formule apprise par coeur "deux et trois, cinq" ne soit utilisée dans le 2e cas).

Autre exemple : impossibilité de concevoir un cheval ailé : soit définition formelle (par le langage, le dessin...) soit conception formelle (relation "avoir des ailes" appliquée à un concept quelconque) soit concept partiel (càd que toutes les conséquences n'ont pas été examinées [ici le fait qu'on aurait dû déjà en apercevoir] donc la contradiction avec l'expérience n'est pas apparue).

Autre exemple : un roman=application d'un concept à une situation humaine -> compréhension du concept par les sentiments qui sont le mode de représentation privilégié dans un roman (en plus du langage ; du fait de l'incarnation du concept dans un humain, qui suscite forcément des sentiments).

Intemporalité du concept : un concept qui a évolué au cours du temps ne peut que très difficilement être à nouveau conçu sous sa forme primitive ; d'où l'impression, par exemple, de "toujours avoir su" quelque chose. Ceci est lié à l'impossibilité à éprouver des sentiments anciens lorsque ceux-ci ont évolué. Au contraire, un formalisme approprié permet une conservation temporelle, et, dans certains cas, un concept ancien peut être rappelé par son champ conceptuel (ex : une musique, une odeur, liées à des émotions). Il semble que la mémoire ne puisse pas (ou difficilement) conserver de concepts, ou que les concepts conservés ne puissent être rappelés que par une de leurs représentations.

Nécessité fondamentale de plusieurs modes de représentation associés à un concept ? Avantages : - du langage=maniabilité, objectivité (sociale, cf. argument de Wittgenstein), communication ; -d'une représentation physique sensible (exemple du concept dans le monde) =communication et pédagogie (mais nécessité d'un esprit inductif récepteur), le plus universellement accessible (la communication ne peut se faire que par les sens).

Beauté=ce qui est lié au concept -> ne peut nous parvenir que par une réflexion conceptuelle ou un mode de représentation -> la joie (=vrai plaisir, bonheur et pas seulement agrément) ne peut parvenir que par le concept (le plus puissant) ou par un mode de rerpésentation -> explication de l'origine surtout sensible des plaisirs, mais aussi explication des plaisirs de l'intellect, lesquels sont supérieurs aux plaisirs sensibles (car opérant directement sur les concepts sans l'intermédiaire des modes de rerpésentation) ; ce qui ne génère pas de mode de représentation ne procure pas de plaisir ; [hiérarchie intellect>physique liée à la beauté ? ]. Restriction au vrai bonheur et pas seulement à l'agrément car sinon contre-exemples comme sadisme, joie de vaincre, ces exemples étant lié à la "pulsion de mort", niveau de bonheur inférieur car déjà présent chez les animaux ; met probablement en jeu un autre système de plaisir, alors que ceci=plaisir lié à la beauté (/agrément) [évolution, différence homme/animal -> bien/mal, beauté etc ? ].

Les sentiments passent toujours par un concept et ne sont pas un mode de représentation (les sentiments sont un cas particulier de concept). Exemple : possibilité de penser la phrase formelle "je vais mourir demain" sans éprouver de peur. Le sentiment est une "sensation perçue par l'intellect", ce que le concept génère toujours. +toujours attachement de positif ou négatif au sentiment, ce qui équivaut à la liaison concept toujours perçu comme vrai ou faux. (sinon, pas vraiment conceptualisé, question n'intéresse pas le sujet). La sensation n'est pas le concept lui-même (de même que les sensations sensibles ne sont ni les organes de perception, ni les objets perçus [même si le phénoménalisme inciterait à première vue à ne pas faire la différence objet/perception, une explication cohérente du monde (cf. métaphysique) amène à supposer l'existence indépendante des objets extérieurs et à les différencier ; car ceux-ci peuvent par exemple avoir une influence sur d'autres sujets]) et est comparable aux autres sensations (par exemple l'intensité en est tout aussi grande, alors qu'habituellement les phénomènes intellectuels tels que l'imagination n'ont pas cette force).

Concept formel : concept qui ne recouvre (n'est lié à) que le vocable correspondant (ou un autre formalisme similaire, ou le contexte d'apparition) -> pas manipulable ou utilisable dans une réflexion, vide (mais procure quand même la sensation de concept).

Conception =analogue d'un pointeur en informatique (mais pas pointant sur un objet mais sur un ensemble de propriétés).

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