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Principe de simplicité

Origine du principe de simplicité

Différentes explications possibles (toutes dans un cadre scientifique) du principe de simplicité (qui fait que l'on montre une nette préférence pour une théorie plus simple donnant les mêmes résultats) :

- L'explication la plus simple est (darwiniennement) sélectionnée parmi les humains, car elle est moins coûteuse à appliquer pour la même efficacité.

- L'explication la plus simple se diffuse mieux parmi la communauté scientifique car elle est plus aisée à retenir.

- L'explication la plus simple paraît souvent plus esthétique et est donc préférée.

Évidemment, tout ceci présuppose l'existence du monde tel que nous le voyons, et n'explique donc qu'a posteriori pourquoi nous croyons à l'hypothèse plus simple que le monde existe tel que nous le voyons, à celle plus compliquée affirmant que mes sensations sont artificiellement crées par des êtres vivants supérieurs auxquels je n'ai pas accès...

Évaluation de la complexité d'une explication

Pb dans l'évaluation de la « complexité » d'une explication de mes sensations : complexité du modèle + complexité des lois (en physique, la complexité des lois peut être reportée sur la complexité de la condition initiale : soit modèle de l'univers à 4D [=ensemble des événements qui se seront passés] avec ensemble de lois vide, soit CI à 3D avec ensemble de lois compliqué ; mais la notion de « CI » suppose qu'on peut la fixer arbitrairement [=?, cf. ci-dessous] ; le fait que 3D semble plus simple que 4D peut sembler dépendant de la structure topologique [en tant qu'ensemble, R^3=R^4, pas en tant qu'espace topologique], mais en fait, lié simplement au caractère visiblement 1-dimensionnel du temps).

Autre évaluation des modèles selon la prédictivité : 1) on suppose le temps et un déterminisme au moins partiel 2) à un temps donné, on évalue les modèles élaborés à une date précédente, qui prédisent ce qui s'est passé entre ces deux moments, selon la qualité de leurs prédictions [cela ne donne qu'un ordre partiel, et seulement sur les classes de modèles qui donnent des prédictions identiques sur un certain intervalle de temps... (on espère que ça converge:))] 3) après avoir évalué selon la prédictivité, on peut appliquer un critère de simplicité parmi les modèles équiprédictifsbegin{horvai}, si besoin est (on est obligé de faire un choix, besoin de trouver un modèle plus complexe)end{horvai}.

« Fixer arbitrairement la condition initiale » : = on espère pouvoir construire toute configuration de la CI en 3D pour une petite partie de l'Univers (celle sur laquelle on fait l'expérience), et que cela déterminera ensuite le comportement de cette petite partie de l'Univers (au moins approximativement), alors qu'en 2D ou en 4D ça ne marcherait pas.

« Explication » : modèle qui explique, mais aussi modèle qui rend quelque chose nécessaire. Exemple : le modèle 1, qui postule que beaucoup d'Univers existent, avec des conditions initiales toujours différentes, est plus satisfaisant que le modèle 2 qui postule un seul Univers, avec justement telle condition initiale (mettre ici l'ensemble de la condition initiale de l'Univers tel que nous le voyons), cette CI particulière permettant justement l'émergence de la vie etc. Le modèle 2 explique mon existence, mais le modèle 1, en plus, rend nécessaire l'existence d'être vivants dans au moins un Univers (dans un de ceux présentant une CI favorable). Si on inclut explicitement la CI de l'Univers observé dans le modèle 2, alors mon existence (ou celle d'un autre être vivant par exemple) apparaît non plus seulement expliquée, mais nécessaire au même titre que dans le modèle 1. Mais il semble quand même qu'on a choisi juste le modèle qu'il fallait pour que j'existe, et que mon existence est presque directement inscrite dans la CI, et que les lois de la physique qu'on y ajoute n'apportent pas grand-chose. Dans le modèle 1, mon existence n'est pas écrite a priori, et le fait que finalement, ce modèle rende compte de mon existence montre que l'explication en est bien une. Cette hiérarchisation intuitive correspond bien au critère de simplicité : le modèle 1, qui postule que toutes les CI sont chacune réalisée dans un univers et qui en déduit qu'il y a bien quelque part une CI favorisant l'apparition de la vie, est de complexité finie (sa complexité est celle des lois physiques qu'il utilise, il n'a pas de supposition supplémentaire), tandis que le modèle 2 comprend non seulement les mêmes lois physiques que le précédent, mais en plus comprend dans ses hypothèses une CI de complexité énorme.

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