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Soirée philo du 12 juin 1996

Avertissement. Ce texte n'est que la réunion des notes prises par les uns et les autres durant la soirée, d'où la sécheresse du style et l'absence de liens logiques systématiques.

Thème général : le temps

Premier abord : le temps est perçu uniquement par rapport à une succession d'événements. Mais probablement existence du temps indépendamment de ces événements. Existence d'un (de plusieurs) temps subjectif (relatif à notre perception) et d'un (de plusieurs) temps objectif (utilisé universellement). Il est possible que l'un des deux puisse se réduire à l'autre : le temps objectif comme harmonisation socialement et scientifiquement nécessaire des différents temps subjectifs, ou bien le temps subjectif comme conséquence sur le cerveau du temps objectif.

Contrairement à l'espace, le temps est irréversible. Ceci=caractérisation du temps objectif (existence de quatre dimensions dans l'univers, dont une se différencie naturellement des autres par son irréversibilité) et subjectif (notre vie psychologique semble beaucoup moins réversible que les lois de la physique où la brisure de symétrie passé/futur est infime suivant le "modèle standard" actuel).

Existence de plusieurs temps objectifs (comme de plusieurs temps subjectifs) : cf. théorie (qui n'est pas définitivement acquise) de la relativité où le temps dépend du référentiel.

Pour montrer l'existence du temps, argument semblable au cogito cartésien : je pense donc le temps existe car si le temps n'existait pas, la pensée serait statique donc inexistante (mais pour appliquer ceci, nécessité de savoir d'abord ce qu'est le temps).

Sur le temps objectif : il est universel dans un référentiel choisi. Sert à exprimer à la fois un repère et une durée. Rapport avec le temps subjectif : quand on se concentre sur le temps objectif (par exemple, la montre), càd quand on est véritablement conscient du temps, le temps objectif semble régulier (même si la durée exacte entre deux "tics" ne peut pas être appréhendée dans l'absolu, et peut varier selon l'état d'esprit ; et même, la perception du temps d'un individu à l'autre pourrait varier au point que certains individus pensent beaucoup plus vite que d'autres, même si la biologie limite ces variations), "raisonnable". Ceci semble impliquer que les discordances entre temps objectif et subjectif ne sont dues qu'à un manque de conscience du temps (ou que le temps semble passer plus vite lorsqu'on n'en est pas conscient, et le rapport entre perceptions du temps objectif et subjectif étant minimal lorsqu'on concentre son attention sur le temps objectif). Mais autre explication=les "tics" de la montre nous forcent à les accepter comme réguliers par un mécanisme psychologique ou physiologique (il faudrait faire l'expérience avec des battements irréguliers, en demandant à l'auditeur d'en préciser les intervalles "objectifs" à partir de la perception subjective [puisque sans autre repère] qu'il en a ; l'expérience musicale tend à prouver que même dans ce cas, le temps subjectif recouvre le temps objectif, si le musicien est attentif au temps).

Il est aussi possible que la définition du temps objectif (une certaine période d'un certain atome de césium) varie elle-même. Une telle variation serait-elle perceptible? Si le temps change, l'appareil de mesure change aussi donc une variation absolue ne peut pas être détectée. Par contre, le changement (l'accélération ou la décélération) pourrait avoir des conséquences mesurables (de même qu'on ne peut pas mesurer une vitesse absolue, ni un changement instantané de toutes les vitesses y compris celles des constituants de l'instrument de mesure, mais qu'on peut mesurer des accélérations).

Le temps pourrait aussi n'être au départ qu'une dimension d'espace comme les autres, mais il est possible que la matière se soit organisée de telle sorte qu'il se forme des structures dont la "lecture" dans une direction donnée (au départ aléatoire) puisse s'interpréter comme la conscience (la "lecture" dans les autres directions ne montrant aucune organisation, aucun sens, ce qui explique que le temps soit une direction d'espace particulière pour la conscience mais pas pour la physique sauf dans la mesure où celle-ci rend compte du monde à celle-là) ; ceci explique corrélativement la conscience et la perception du temps.

Le temps subjectif n'a pas de "fin" puisqu'au moment de la mort, la conscience disparaît et donc la fin n'est pas connue : le temps subjectif ne comprend pas sa frontière (c'est un ouvert topologique).

Le problème du temps est donc loin d'être résolu.

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